« Mon diplôme en poche, je rentre au
pays ! », « Je veux retrouver mes nombreux privilèges comprenant
mon chauffeur, mes deux femmes de chambre, mon jardinier, ma nourrice, et ma
cuisinière… ce n’est pas tout sans compter mon luxueux jardin verdoyant, ma
piscine privée, mon jacuzzi, ainsi que mes voitures de luxe »… Une
liste simplement exhaustive de ce que j’ai pu entendre ces dernières semaines… Ces
jeunes ont entre vingt deux ans et vingt neuf ans, sont originaires d’Afrique
de l’Ouest pour la plupart et vivent dans une réalité que je ne connais pas au
quotidien, juste de temps en temps quand je rentre au pays mais en vacances
seulement. Ils sont pour la grande majorité « fils ou fille de » et
ne connaissent pas la galère d’une vie lambda.
Crise
identitaire en occident, brimade sans doute, j’ai beau creuser, je ne comprends
pas ce besoin si intense de retourner dans son pays d’origine dans le simple
but de se comporter en colonialiste primaire. Car là est la réelle intention de
cette petite bande… Ce n’est pas de jouir de certains privilèges qui leur
permettrait de mieux vivre une fois là-bas mais une ardente envie d’écraser le
plus faible, de montrer une sorte de supériorité obtenue grâce à leur parcours
universitaire en Occident ? « Un emploi de haut responsable d’une
grande société m’attend au pays, n’est-ce pas cela le luxe ? Tu es dans un
pays où le soleil brille toute l’année, où tu arrives très décontracté au
travail, car ta bonne t’aura préparé ton petit déj et que ton chauffeur t’aura
déposé devant ta société. Tu pourras ignorer les employés en les évitant,
téléphone portable scotché à l’oreille. Il te sera facile, si l’un d’eux essaie
de t’arrêter dans ta course pour réclamer une signature, de lui répondre que
«ce sera fait en temps voulu» : c’est ce genre de phrase que l’employé de base
peu éduqué aime entendre…»
… s’en est trop… je tente une échappée mais un
autre revient à la charge : « en
occident, Londres, Paris, New York car oui, tu sais j’ai vécu un peu partout,
avec mon parcours universitaire, je pourrais trouver un poste de junior dans
une société occidentale sans beaucoup de difficultés mais la vie coûte plus
cher même pour moi, habitué aux demeures diplomatiques de mes parents… ici par
ta couleur de peau, tu mettras plus longtemps à t’imposer et au final pourquoi ?
Pour un travail éreintant ou finalement tu ne peux jouir de ton dur labeur… et
puis la différence réside dans les privilèges… au pays, je vis comme un
roi » !
Voilà, on
touche enfin, un point essentiel, car malgré, leur vie plutôt dorée même en
occident, « le blanc » reste supérieur dans leur imaginaire, il faut
pour le noir être plus intelligent, faire le plus d’activités extrascolaires,
en somme se surpasser pour atteindre les mêmes chances de réussites au final.
Au lieu de combattre cela, ils préfèrent, retourner « au pays » pour se
comporter exactement pareil avec leurs frères qu’ils taxent de fainéants, et
autres sobriquets ! Pour jouir de privilèges pour certains perdus en
occident. Paradoxal quand on sait que leurs parents pour la plupart
intellectuels, ayant étudié en occident, sont repartis dans leurs pays pour
aider ces derniers ou sont restés en occident pour éviter toute corruption
africaine… une jeunesse avec des positions d’un autre temps…
Retourner au
pays, pourquoi pas, mais loin s’en faut car ces petites têtes oublient vite
qu’elles ne seront pas forcément accueillies les bras ouverts… car elles ont eu
la chance d’étudier en occident mais leur façon d’agir et quand bien même ce
qu’ils essayent de faire croire, a changé. Bien souvent leurs ainés ne sont pas
retournés au pays justement pour cette différence qui a opéré sur eux avec ou
contre leur gré ! Ils deviennent à leur tour les blancs de leur pays, par
leur tenue vestimentaire, leur façon de s’exprimer ou leur agissement… Le
retour est souvent bien moins rose que ce qu’ils essayent de me faire avaler.
Alors, je peux comprendre cette envie de rentrer mais pas dans le but de
spolier davantage un pays souvent ravagé par la guerre ou la corruption
mais dans un but d’aider différemment peut être mais d’aider… Et bien sûr
éviter le piège du conquérant occidental qui va sauver son pays de la misère car
ce qui est appris en occident doit dans la majorité des cas rester à
l’occident, les besoins réels de ces pays ne se retrouvent pas ou très peu dans
ceux de l’Europe ou des Etats Unis… La route est encore longue, et il évident
que je n’écris pas dans ce post une vérité générale, juste une vision plutôt objective
de ce que j’ai pu entendre en débarquant à Londres par une certaine catégorie
d’individus.
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